Acupuncture et soins oncologiques : un complément essentiel dans le parcours de soins

Le Dr Tam Nhan, médecin généraliste à la Maison Médicale Paul Claudel à Amiens, a participé à un séminaire sur les soins oncologiques de support organisé par l'Institut Curie le 12 avril 2023. Ce séminaire visait à explorer l'intégration de soins complémentaires, comme l'acupuncture, dans le traitement du cancer.

Programme 3éme session du séminaire Soins Oncologiques de Support de l'Institut Curie

L'Acupuncture : une approche médicale validée

L’acupuncture, issue de la médecine traditionnelle chinoise, est aujourd'hui reconnue comme une thérapie non médicamenteuse de soutien dans le traitement du cancer. Bien que ne pouvant pas guérir le cancer, elle joue un rôle primordial pour améliorer la qualité de vie des patients, en atténuant certains symptômes des traitements oncologiques.

L’acupuncture consiste en l'insertion d’aiguilles fines sur des points spécifiques du corps, afin de stimuler des réactions biologiques qui contribuent à soulager des troubles physiques et émotionnels. Ces derniers incluent des symptômes tels que les douleurs, la fatigue, les nausées, l’anxiété, ou encore les bouffées de chaleur liées aux traitements hormonaux.

Une efficacité prouvée

Les données scientifiques montrent que l'acupuncture offre des résultats probants, notamment pour :

• La gestion des douleurs et fatigue liées aux traitements.

• La réduction des nausées et des vomissements.

• Le soutien face à l'anxiété et au stress.

• La régulation des troubles du sommeil.

• L’atténuation des bouffées de chaleur.

Selon le référentiel AFSOS (Association Francophone des Soins Oncologiques de Support), l’acupuncture s'avère également bénéfique pour d’autres symptômes comme la xérostomie (sécheresse buccale) induite par la radiothérapie. Ces traitements sont souvent utilisés en complément des soins conventionnels, dans le cadre de soins de support, et sont adaptés spécifiquement aux besoins du patient.

Le rôle du médecin acupuncteur dans le parcours oncologique

L’acupuncture dans le domaine oncologique doit être réalisée par des médecins acupuncteurs qualifiés. Ces professionnels doivent avoir suivi une formation spécialisée et posséder une capacité d'acupuncture médicale, qui nécessite trois années de formation après le diplôme de médecine.

Lors de cet événement, le Dr Nhan a souligné que l’acupuncture ne doit pas être vue comme un substitut des traitements anticancéreux classiques mais plutôt comme un complément pour améliorer le confort du patient, en allégeant certains effets secondaires des traitements lourds. Ce soin doit toujours être prescrit par un oncologue et intégré dans une approche globale des soins de support.

Une approche multidisciplinaire pour l'avenir des soins

Lors du séminaire, une grande partie des discussions portait sur l'importance d’intégrer l’acupuncture dans une médecine intégrative. Cela inclut l’acupuncture mais aussi d’autres thérapies complémentaires comme l'hypnose ou la nutrition, contribuant à un suivi personnalisé et global du patient.

L'objectif est de faire en sorte que les patients atteints de cancer bénéficient de soins holistiques qui améliorent leur bien-être général tout en respectant le parcours de soin classique. Le Dr Nhan a ainsi fait écho à l'importance de cette approche dans les soins de support pour apporter une prise en charge plus humaine et moins centrée uniquement sur les traitements médicaux.

Conclusion : un soin complémentaire indispensable

En conclusion, l’acupuncture est un soin de support efficace dans le traitement du cancer, avec un haut niveau de preuve scientifique soutenant son efficacité. Bien que ne guérissant pas le cancer, elle permet de soulager les symptômes des traitements et d'améliorer la qualité de vie des patients. L’acupuncture s'inscrit pleinement dans une démarche de médecine intégrative, en complément des soins médicaux traditionnels, et contribue à un parcours de soins plus complet et personnalisé pour les patients oncologiques.