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Journée mondiale de lutte contre la douleur : repenser la prise en charge grâce aux thérapies non médicamenteuses

Chaque troisième lundi d’octobre, la Journée mondiale de lutte contre la douleur rappelle que soulager la douleur demeure un enjeu majeur de santé publique. En France, selon la Fondation Analgesia, plus de 42 % des adultes vivent avec une douleur chronique, soit près de 23 millions de personnes. Ces douleurs, souvent musculo-squelettiques, oro-faciales ou neuropathiques, s’accompagnent fréquemment de troubles du sommeil, d’anxiété ou de dépression.


Au-delà de leur intensité, c’est leur persistance — plus de trois mois — qui en fait une pathologie à part entière, impactant la qualité de vie, les relations sociales et la capacité de travail.

Le Dr Tâm Nhan s’exprime à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la douleur, évoquant le rôle des thérapies non médicamenteuses.

Mieux comprendre la douleur pour mieux la traiter

La douleur n’est pas qu’une sensation : c’est une expérience complexe, à la fois sensorielle, émotionnelle et cognitive. Cette pluralité rend son traitement délicat. Malgré les progrès pharmacologiques, de nombreux patients restent insuffisamment soulagés, parfois au prix d’effets secondaires significatifs. Dans ce contexte, la recherche et les politiques de santé encouragent une prise en charge pluridisciplinaire, intégrant des approches complémentaires et validées scientifiquement : les thérapies non médicamenteuses (TNM).


Les thérapies non médicamenteuses : un accompagnement global

Les TNM ne remplacent pas les traitements médicamenteux ou chirurgicaux ; elles les complètent. Elles reposent sur des mécanismes neurophysiologiques, comportementaux ou psychocorporels qui visent à moduler la perception de la douleur et à renforcer l’autonomie du patient. Elles incluent notamment :

  • les approches psycho-comportementales (relaxation, hypnose, méditation, TCC),

  • les techniques corporelles (kinésithérapie, activité physique adaptée),

  • et les thérapies issues de la médecine traditionnelle, telles que l’acupuncture.


L’acupuncture, en particulier, a fait l’objet de plusieurs études montrant son intérêt dans la réduction de la douleur chronique. Son action s’expliquerait par la stimulation de la libération d’endorphines, la modulation des voies de la douleur et la régulation du système nerveux autonome. Elle agit aussi sur la dimension psychique, en favorisant détente et régulation émotionnelle.


Le Professeur Eric Serra : un acteur clé de la lutte contre la douleur

Le Professeur Éric Serra, médecin algologue et psychiatre, dirige le Centre d’Étude et de Traitement de la Douleur (CETD) du CHU Amiens-Picardie et enseigne la médecine de la douleur à l’Université de Picardie Jules Verne. Président de la Société Française d’Étude et de Traitement de la Douleur (SFETD), il œuvre depuis plusieurs années à promouvoir une approche intégrative, rigoureuse et fondée sur les preuves.

Convaincu que la lutte contre la douleur doit s’appuyer sur la formation des professionnels de santé, il a fondé le Diplôme Universitaire de Thérapies Non Médicamenteuses, destiné à sensibiliser les soignants à ces pratiques validées et à leurs mécanismes d’action. Le Dr Tâm Nhan, médecin acupuncteur et membre de l’équipe pédagogique, y contribue en présentant les bases scientifiques et cliniques de l’acupuncture dans le traitement de la douleur.

Cette collaboration entre praticiens hospitaliers, chercheurs et cliniciens illustre une conviction commune : la douleur, dans sa complexité, nécessite une réponse multimodale, raisonnée et adaptée à chaque patient.

Le Dr Tâm Nhan présente le Diplôme Universitaire de thérapies non médicamenteuses à l’Université de Picardie Jules Verne d’Amiens.

Vers une approche plus humaine et plus efficace de la douleur

La lutte contre la douleur ne se limite plus à prescrire des antalgiques. Elle implique aujourd’hui d’écouter, comprendre et accompagner le patient dans toutes ses dimensions : physique, psychique et sociale.Les thérapies non médicamenteuses, dont l’acupuncture, participent à cette démarche humaniste, sans se substituer aux traitements conventionnels. Elles offrent des outils supplémentaires, centrés sur la compréhension du corps, la régulation émotionnelle et la reprise de contrôle sur la douleur.

En ce sens, cette journée mondiale n’est pas seulement commémorative : elle invite à penser autrement la prise en charge de la douleur, à soutenir la recherche sur les approches complémentaires, et à promouvoir la formation des soignants à ces pratiques.


Conclusion

À l’occasion de cette Journée mondiale de lutte contre la douleur, rappelons que la douleur chronique ne doit pas être laissée dans l’ombre. Grâce aux thérapies non médicamenteuses — et en premier lieu à l’acupuncture —, les patients disposent aujourd’hui de ressources supplémentaires pour mieux vivre avec leur douleur.Le Professeur Eric Serra et tant d’autres pionniers ouvrent la voie vers une médecine où la douleur est comprise, prise en charge et combattue avec rigueur et humanité. Il est aujourd’hui temps de faire de la douleur un enjeu partagé, de former, d’innover, et de soulager.

 
 
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